J16 – Patrice Riera

L’incarné du Sous-Sol

Le spectateur de l’artiste confiné est un voyeur et un wire.

Il regarde il écoute, quand il le souhaite, depuis son confinement,  dans les toilettes, espace cuisine, chambre à coucher, et parfois salon, jardin pour les plus nantis.

Le spectacle vivant n’existe plus.

Il n’y a plus d’interactions directes entre le public et le créateur.

Les images et le son peuvent être vécus à nouveau et à d’autres moment que lorsqu’ils on été produits.

Le créateur est désormais soumis à une nouvelle écologie de l’action***.

*** Edgar Morin : « Toute action échappe à la volonté de son auteur en entrant dans le jeu des inter-rétro-actions du milieu où elle intervient. Tel est le principe propre à l’écologie de l’action … L’écologie de l’action c’est tenir compte de la complexité qu’elle suppose, c’est-à-dire aléa, hasard, initiative, décision, inattendu, imprévu, conscience des dérives et des transformations …’ »

Patrice Riera et le Festival des Arts pratiquent l’écologie de l’action.

Arnaud NANO Méthivier, curateur du festival des Arts confinés.

 

« Il y a ici, cet espace isolé accueillant et inquiétant. Un confinement dans le confinement. Si je me sens privilégié car loin des villes où résonnent les sirènes de couvre-feu, ici aussi le temps est suspendu.

Quand Gilles Deleuze parle des personnages de Dostoïevski, il dit : Tout se passe comme si dans la pire des urgences, je me disais «Non, il y a quelque chose de plus urgent, et je ne bougerai pas tant que je ne saurai pas».

Alors j’ai bricolé ce montage temporel, un réveil, un métronome, les lettres de mon moulin, un ballon et les mots des Carnets du Sous-Sol qui me sont revenus… Comme une évidence. Lui et sa réclusion volontaire comme un miroir à notre réclusion forcée… Et cette question : Depuis combien de temps suis-je là, en train de parler à ce témoin, à cette lucarne vidéo ? »

Patrice Riera, artiste de théâtre

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