J28 – Raphaël Saint-Rémy

Corona, Corona

Un plan séquence, pour une unité de temps. Une heure de vie.

Un thème central, celui de la dignité de l’homme et de l’homme qui souffre de son manque de dignité.

Raphaël Saint-Rémy, désigne avec précision et sans équivoque la valeur positive et centrale qui fait vivre l’homme.

Le Stalker bénéficie d’un pouvoir sur le temps, tout comme l’Art Confiné : le présent se confond avec le futur, en ce sens que le que le présent renferme tous les prémisses de l’inévitable « Catastrophe » que nous réserve le proche avenir, ce dont nous avons pleinement conscience, tout en étant incapables de l’éviter. A la différence du virus, Le poète est une matière vivante qui se propage et qui donne la vie. Raphaël Saint Rémy, seul dans les rues de Paris, « silanxieuses », invente un slam confiné, avec comme boucle musicale, le rythme de ses pas.

Il n’y a pas que les animaux et les fleurs qui reprennent possession du territoire terrestre pendant la pandémie humaine.

Le poète aussi.

Pierre-Marie PEM Braye-Weppe, Arnaud NANO Méthivier, curateurs du festival des Arts Confinés.

« En cette période où nos sorties sont assujetties aux seuls « déplacements dérogatoires » autorisés, il était tentant d’utiliser, dans le cadre d’un travail vidéo, leurs contraintes horaires et géographiques, en particulier celles se rapportant aux « déplacements brefs liés à l’activité physique ou à la promenade» (1heure maximum, 1 kilomètre autour du domicile). J’ai donc filmé, en un unique plan séquence d’une heure, une balade nocturne dans Paris obéissant à ces contraintes — sorte de long point d’orgue (appelé « corona » en musique à la renaissance !) au cours duquel différentes voix (ici portées par la bouche du promeneur) poursuivent, comme c’était le cas en musique, leur chemin propre. Ces voix évoquent ici aussi bien les spicules du virus que celles du soleil, la réapparition des animaux sauvages dans les villes, ou la figure de Ghérasim Luca. »

Raphaël Saint-Rémy, musicien

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