Les créateurs artistiques se sont quelques fois confinés volontairement, mis en retrait du monde, éloignés des autres, car fatigués, malades, souffrants, ou tout simplement pour se ressourcer.
Le confinement est, pour eux, indispensable pour se retrouver avec soi-même, sans le regard des autres, sans le bruissement du monde. Il fait parti des outils de créations. Car pour les poètes des mots, de la musique, de la peinture, du cinéma, du cirque, du théâtre et bien d’autres arts, souvent le monde est fou. « too crazy outside ! » comme le dit Thélonius Monk.
Certains se confinent dans la drogue, dans l’excès.
Les plus courageux se confinent dans la mort volontairement, comme Ghérasim Luca à 81ans ( « puisqu’il n’y a plus de place pour les poètes dans ce monde ») , Dalida à 54 ans (« La vie m’est insupportable. Pardonnez-moi « ), Kurt Cobain à 27 ans (« Mieux vaut brûler franchement que s’éteindre à petit feu »), Kim Jong-hyun à 27 ans (« cassé de l’intérieur ») et bien d’autres.
Si les créateurs sont souvent considérés en instabilité mentale par la société, les créateurs considèrent souvent que la société est folle.
A l’heure où c’est la société qui se confine, il est à parier qu’elle pourrait elle aussi se suicider par folie.
Pierre-Marie PEM Braye-Weppe et Arnaud NANO Méthivier, curateurs du Festival des Arts Confinés. (Antoine Méthivier, directeur de l’espace culturel Agora Off)
« Sur la fin de sa vie, le génial compositeur Thélonius MONK se confine. Alors qu’on le suspecte de folie, à la question du pourquoi il répond dans un documentaire célèbre « Straight no chaser » qui lui est dédié : Too crazy outside. Ce mashup de deux de ses standards mêlant fureur et sidération lui rend un hommage d’actualité. Too crazy outside.