J18 – Heidi-Éva Clavier

Correspondance

Ecrire tous les jours, en tout temps pour laisser une trace, pour changer l’air, pour s’exprimer. C’est ici un aveu du temps qui passe, et une plume qui sait l’écrire. Etre loin, parler sincèrement, de soi, converser malgré la distance. Savoir trouver les sentiments les plus clairs et savoir les exprimer demande beaucoup de sagesse. En tout temps, à l’échelle microscopique de notre civilisation, l’individu a fait l’expérience du confinement. Il n’y avait bien que l’économie de marché et sa capacité à tout vendre pour nous faire croire que cela pouvait être du passé. Cette correspondance écrite il y a 349 ans, est toujours teintée d’espoir, car de la plus grande sincérité.

Pierre-Marie Braye-Weppe, curateur du festival des arts confinés

 

« Ne pas être dans le tragique. Ne pas être dans la sentence. Parler de cet état d’attente, d’angoisse, d’incertitude, de manque, mais sans le charger. Sévigné a cette extrême élégance du cœur, de dire son amour et sa peine avec la légèreté des oiseaux. Petits oiseaux d’extrême Orient, échoués dans les branches, si proches mais éloignés d’une lettre. »

« Vous dirai-je que je vous aime ? »

Heidi-Éva Clavier, artiste de théâtre

Le texte est extrait de la correspondance de Madame de Sévigné à sa fille (lettres sélectionnées entre le 3 mars et le 12 avril 1671)

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