Face à la distance qui s’impose entre les Hommes en ce moment, il s’opère un changement de pratique artistique. Pour toucher plus de monde, pour multiplier les échanges, les arts et leurs techniques respectives deviennent plus poreux, plus malléables. Ainsi de la musique qui se mêle à la sculpture, et à la vidéo en plan fixe : les doigts de Marc Petit donnent l’impression de façonner des coups d’archet et les notes de Benjamin Britten jouées par Sonia Wieder-Atherton, semblent insinuer une multitude de questions au sculpteur.
Ainsi l’Art Confiné, est une fonderie des Arts, ou la fusion s’opère. Les Arts sont partiellement fusionnés, au sens chimique : ils perdent une partie de ce qui constitue leur entité.
La sculpture a sa temporalité.
La musique a la sienne qui est tout autre.
Il faut parfois des jours et des mois pour que le sculpteur aboutisse un projet, et quelques secondes pour que le musicien interprète une oeuvre écrite.
L’art Confiné modère ces temporalités.
Il a l’avantage également de mettre à niveau les sens de « l’audio-spectateur ».
L’oeil travaille autant que l’oreille.
Et s’il est ici aussi plaisant dans l’oeuvre proposée, de se cacher les yeux pour écouter la musique de Britten, il est très agréable de se boucher les oreilles pour voir Marc Petit oeuvrer.
L’art Confiné facilite le rapprochement de ces deux temporalités artistiques.
Pierre-Marie PEM Braye-Weppe, Arnaud NANO Méthivier, Curateurs du festival des Arts confinés