J49 – Mohamed Thara

Origin of Trauma

 

La matière organique traverse les écrans plats des confinés.
Elle traverse tout ce qu’elle croise sur son passage.
C’est elle qui crée de l’émotion chez l’audio-spectateur.
Contrairement à l’informatique, l’humain a des organes vivants, en perpétuels mouvements.
Il a à sa disposition un cerveau et même un deuxième dit-on, son intestin.
L’artiste a des tripes, du courage. Il en a donc dans le ventre.
L’artiste confiné lui, doit décupler sa matière organique afin de créer l’émotion souhaitée.
C’est le cas du chercheur artistique Mohamed Thara qui avec son orgue constitué de photos et de pierres, devient un organiste du confinement.
Un orgue est composé de tuyau, dans lequel voyage un souffle d’air qui produira une note. Ici son tuyau est une longue vue pour attirer votre regard et le souffle parvient à votre oreille pour vous dire de « ressentir »*

 

* l’Art Confiné est un art mondial, sans frontières, nous vous proposons une traduction en plusieurs langues prises aléatoirement parmi les milliers de langues parlées dans le Monde pour ce verbe : feel / fûhlen / sentire / يشعر / 感じる / snerta / 感到 / чувствовать / để cảm nhận / មានអារម្មណ៍ / tuntea / santi / உணர / inaad dareento / kuhisi / nwee mmetụta …

Pierre-Marie PEM Braye-Weppe et Arnaud NANO Méthivier, curateurs du Festival des Arts Confinés

 

 

 

« Tout à la fois politiques et conceptuelles, ces images sont prises dans l’urgence dans des zones de guerre et de conflit : Irak, Syrie, Palestine, Afghanistan, Yémen… L’imperfection esthétique et plastique de ces photographies leur confère une dimension de preuve historique et de témoignage. L’œuvre est une mise en tension, impuissante, froide, elle se confronte à nous, nous dévisage, d’une manière éminemment physique. Devant ces images, nous ne pouvons rester désintéressés. Ces images nous intéressent humainement, politiquement autant qu’intellectuellement. La sidération visuelle entre en écho avec la sidération historique. Une forme d’exploration inlassable des limites esthétiques, visuelles, institutionnelles de l’art ; violence faite à l’art et à la sensibilité du public.  La violence ici embrasse la négativité, une revendication qui sera au cœur de la pensée esthétique de Theodor Adorno, comme elle le fut, auparavant, celle de Walter Benjamin, comme celle de Alain Badiou, qui pour eux, l’événement traumatique dépasse notre capacité de reconnaissance et de compréhension parce qu’il vient faire intrusion dans notre sphère psychique sous la forme de l’irruption d’une réalité insupportable. Un cri d’alarme adressé à l’humanité en péril. » 

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Mohamed Thara

Artiste plasticien, cinéaste et enseignant-chercheur en esthétique et théorie de l’art.
à l’Université de Bordeaux-Montaigne, France.
Membre du laboratoire de recherche Clare-Artes de l’école doctorale Montaigne-Humanités.

Site : www.mohamedthara.squarespace.com

 

 

 

 

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