Memento mori

Ô vanité. D’habitude, j’y pense puis j’oublie (c’est la – c’est la vie). Mais le présent ne cesse de me rafraîchir la mémoire. J’ai comme une boule au ventre, un disque dur saturé qui mouline dans le vide : BRZZ … BRZZ. Le monde change, moi aussi. Descente d’organes, remontée de bile noire, bouleversements en tout genre. C’est d’actualité, comme qui dirait.

Je n’ai pas voulu, pas prémédité cette peinture. Je ne peins pas avec une idée précise en tête, une image mentale que je devrais régurgiter, de facto, sur le papier. Je fais avec ce qui vient, comme ça peut, c’est à dire sur le motif d’un ici et maintenant.

Dans le courant mémoriel qui charrie les images, je baigne comme tout le monde. Il m’arrive aussi de boire la tasse. « On fait aller. » me répondit un jour, mon vieux père, d’un air résigné quand je lui demandais de ses nouvelles.

i171 – janvier 2021. 120 x 120 cm, technique mixte sur papier.

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