J36 – Jean Philippe Jarlaud

Un kilomètre

Confiné dans le confinement.

L’humain a inventé le jardin zoologique (Zoo), la réserve, le parc, pour protéger des espèces qu’il ne voulait pas voir disparaître. Sans faire l’unanimité, il s’agit de zones plus ou moins grandes, protégées par les uns et braconnées ou pillées par les autres, avec chaque fois des arguments forts pour protéger ou détruire.

Des espèces ont ainsi été confinées sur terre, en mer, dans les airs, avec des surfaces aléatoires, liées souvent à la partition du globe terrestre en nations par les Hommes.

Ainsi, l’éléphant « sauvage », dans son désir de migration, se retrouve toujours à un moment donné face à une impossibilité d’aller plus loin, sa présence n’étant plus autorisée par les humains. Il y a longtemps maintenant qu’il ne peut plus passer du parc national Népalais Chitawan au Parc national Chinois Jim Corbett par voies naturelles.

C’est au tour du même humain de s’inventer en 2020, le zoo de son espèce, la réserve de son espèce, le parc de son espèce pour sa survie. Il est déjà depuis longtemps un adepte des frontières terrestres, maritimes, aériennes, des prisons, de l’interdiction de quitter un territoire, de camps ou de surfaces de concentrations d’humains, d’interdictions de s’approcher d’autres humains.

Il s’était habitué à être confiné dans sa nation de naissance, avec quelques fois des autorisations d’aller dans d’autres nations pour les plus forts.

Aujourd’hui, il se confine dans son confinement national. Il partitionne sa partition sur des valeurs de distances aléatoires qu’il a inventé, le km, le yard, le mètre, le pouce, le pieds, la minute,

Et l’unanimité n’est toujours pas là. Celui-là, Etats Uniens, président d’une nation, qui, en 2017, soutenait la chasse aux éléphants du Zimbabwe, avec un pouvoir mondial, soutenait en 2020 la chasse à l’humain aux Etats Unis avec comme arme, l’autorité de décision de ne pas se protéger contre un virus.

La gestion des parcs, zoos et réserves est complexe.

Arnaud NANO Méthivier et Pierre-Marie PEM Braye-Weppe, curateurs du Festival des Arts Confinés.

 

Pendant ce second confinement, je prolonge ce que j’avais commencé lors du premier avec la série « Confins » (https://agora-off.com/j2-jean-philippe-jarlaud). Une sorte de journal, organisé en séries.

A la suite de la série « Une heure » (https://www.jean-philippe-jarlaud.net/…/serie-une-heure…), je m’étais lancé dans son pendant: « Un kilomètre ». Mais j’ai été trop lent dans sa réalisation et les deux contraintes ont disparu du confinement… Poursuivre cette série n’aurait plus ni sens, ni sincérité. L’expérience s’arrête et je livre la série « en l’état ». Elle aurait pu être plus étoffée, les images différentes, les textes encore plus dépouillés, on ne peut savoir.

Jean-Philippe Jarlaud

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